La musique c’est la vie
C’est super cliché dit comme ça, mais c’est quelque chose qui m’accompagne durant les moments de la vie : ceux joyeux, ceux tristes mais aussi ceux seuls, les moments sportifs, les moments en tête-à-tête …
Pourtant malgré l’importance de la musique, c’est quelque chose que je trouve très difficile à rétribuer. Si j’en crois les déboires des artistes pour vivre, je ne dois pas être le seul à avoir du mal à trouver une solution qui convienne.
Rémunération des artistes
Le problème de la rémunération des artistes (musique) est complexe et à différentes facettes : le système de distribution (physique/numérique), la place de la musique live (vente de cd, gros concert ou petites salles/bistros), le système de rétribution (prix et répartition du gâteau), coût écologique, le monde des licences (autorisation du partage ou non, durée du droit d’auteur). Dans un monde avec un revenu universel, la solution pourrait être plus simple à trouver. Il «suffirait» de s’assurer que le revenu universel est suffisamment élevé pour que tout le monde (dont les artistes qui sont des personnes) puisse vivre avec et aussi s’assurer que le revenu universel est suffisamment financé.
Le revenu universel est encore loin d’arriver dans une version que je trouve correcte. Bien que je ne croie pas à la SACEM et à sa redistribution, je pense que le concept de licence globale est une idée intéressante. Cependant, je vois que ça pourrait poser de nombreux problèmes de surproduction de musique pour capter l’attention des utilisateur·ice·s et donc de la rétribution.
Je ne crois pas vraiment au plateforme de type spotify ou deezer. Il me semble avoir lu qu’ils rémunéraient assez mal les artistes (en tout cas les petits) et l’utilisateur·ice est capti·f·ve, car le désabonnement entraîne la perte complète de la collection musicale.
Parmi les initiatives, j’ai vu passer retribute. Ça me semble être une très bonne initiative, mais je n’ai pas réussi à lui trouver une place dans mon écoute musical.
Pratique d'écoute musicale
J’ai failli écrire «consommation musicale» ce qui en dit assez long sur le point de vue principalement pécunier que j’ai de la situation. Jusque récemment, j’avais trois sources principales d'écoutes :
- différentes radios soit sur internet soit sur un poste de radio;
- youtube via une playlist ou la lecture automatique;
- quelques concerts;
- quelques musiques illégalement et honteusement téléchargées.
Chacun de ses modes d'écoutes a ses avantages sur différents plan : coût pour moi, rétribution pour l’artiste, coût écologique, liberté d'écoute (choix du morceau et mobilité) et interactions avec les artistes. J’essaye de résumer le tout dans le tableau ci-dessous :
Mode d'écoutes | Coût pour moi | Rétribution artiste | Coût écologique * | Liberté d'écoute | Convivialité |
---|---|---|---|---|---|
Radio internet | Impôt, PC, abonnement | Faible | Modéré | Moyenne | Très faible |
Radio poste | Impôt, poste | Faible | Modéré | Moyenne | Très faible |
Youtube | PC, abonnement | Faible | Important | Moyenne (Internet) | Faible |
Concerts | Billet, conso, transport | Élevé | Faible | Nulle | Fondamentale |
Téléchargement | PC, abonnement | Null | Faible | Élevée | Nulle |
* Je manque de connaissance pour le coût écologique du streaming de la musique qui est plus faible que pour la vidéo, mais qui est tout de même important. De même, je me demande quelle est la différence de coût écologique entre diffusion analogique par radio et numérique par internet. Cette classification reste subjective, notamment sur la notion de liberté d'écoute. Comme je n’ai pas de smartphone, youtube ne me permet pas d'écouter de la musique en mobilité. De plus, les coupures pour vérifier que l’on écoute toujours et l’obligation de mettre l’application en premier plan limitent la liberté d’usage.
Solution actuelle
J’ai longtemps cherché une pratique qui serait à la fois :
- pratique pour moi;
- rémunératrice pour l’artiste;
- à faible coût écologique.
Je suis prêt à payer un coût plus important si je vois le bienfait direct pour l’auteur. Voici ce quoi je suis parvenu pour l’instant :
- découverte de musique via la radio, des amis, mastodon #PouetRadio ou youtube;
- Achat et téléchargement de musique sur bandcamp;
- Versement de la musique sur mon instance Funkwhale.
Si vous ne vivez pas dans la bulle des services fédérés, vous ne connaissez probablement pas Funkwhale. Pour faire très court, c’est une plateforme libre installable qui permet la diffusion de musique (en autorisant le téléchargement pour la mise en cache). Dans mon cas, la plateforme ne contient que quelques utilisateur·ice·s (moi et quelques ami·e·s). Mon serveur peut stocker toute ma collection de musique. J’y accède soit via un navigateur web ou bien via une application sur ma tablette (ce que permet le cache). Dans tous les cas, les données ne transitent pas ou très peu sur Internet et j’ai une vision très directe de la consommation (matériel et électrique) de l'écoute de la musique.
Avec ce mécanisme, je pense que tout le monde a une part du gâteau :
-
L’artiste est payé par mon achat;
-
Bandcamp, en tant que revendeur, conserve un pourcentage sur chaque vente. Il est actuellement de 15% ce qui est un peu élevé, mais ils permettent le téléchargement sans DRM dans le format de son choix. De plus certains vendredis, ils lèvent complètement leur marge. C’est notamment un bon coup de pub, mais c’est quand même louable.
-
Funkwhale n’a pas directement de revenu de mon achat. C’est pourquoi, je les soutiens via leur page opencollective
Je garde une haute liberté d'écoute et je pense avoir une empreinte écologique moindre qu’en écoutant sur youtube. Il n’y a qu’en terme d’interaction avec les artistes que j’y perds un peu. Je pourrais cependant partager des playlist avec des amis plus simplement.
Bref, je suis assez content de cette installation à base de bandcamp et funkwhale. Si vous avez des remarques, n’hésitez pas à me les faire via mastodon : @ngaumont@social.wxcafe.net.