Pour la 6 année consécutive, j’ai assisté au festival du film fantastique de Gerardmer. C’est un super festival avec une programmation assez variée pouvant comprendre: film de genre, science-fiction, horreur ou fantaisie.

Cette année, j’ai visionné 26 films entre mercredi soir et dimanche soir. Un avantage d’assister à une grande majorité de la sélection d’un festival est de pouvoir se laisser porter par la programmation et ainsi pouvoir se laisser surprendre par le film.

En effet, cela permet de ne pas scruté les synopsis ou les genres pour savoir si le film sera bon ou mauvais. Par défaut, j’assiste au film et il ne reste plus qu'à profiter. *Attention les descriptions qui suivent contiennent des spoil.

Voici la liste des films que j’ai particulièrement aimés cette année:

Pour ce qui est de la programmation en compétition, il y avait:

snatcher

Un film détente avec option monstre rigolo, “adolescent” en manque de sexe. Ce film est fait pour rigoler sans trop se poser de question. Il y a toutefois un léger questionnement sur le féminisme et la volonté de régler un problème sans la police.

J’ai trouvé dommage que les quelques remarques féministes/consentement soient toujours tournées en ridicules par d’autres personnages. Par exemple, l’héroïne tombe enceinte. Une de ses amies tente à plusieurs reprises d’expliquer la responsabilité du monsieur. Toutes ses tentatives seront repoussées par l’héroïne.

Howling Village

C’est un film d’horreur japonais auquel je n’ai pas trop accroché. On y retrouve des classiques de l’horreur avec des malédictions et un village perdu, mais il y a également des touches plus surprenantes: loup-garou/vampire et voyage temporel.

Blood Quantum

Un autre film détente avec des zombies et des amérindiens! Je trouve la thématique des zombies assez bien amenée: pas de tentative vaseuse d’explication et les personnages comprennent rapidement à la situation. Le film s’attache plus à parler de la survie des amérindiens face aux zombies et des relations entre amérindiens et américain.

Vivarium

C’est un film basé sur un concept simple: un couple est bloqué dans un environnement aseptisé avec pour mission d'élever une sorte d’humain se développant très rapidement. Pendant environ 1 an, ce couple recevra des vivres livrées dans un carton, ainsi qu’un bébé a élevé/éduqué.

Ce bébé grandira très vite, en enfant puis en adulte. Il se comportera assez bizarrement, avec notamment une mention spéciale pour sa capacité à reproduire exactement les voies des adultes.

J’aime beaucoup les thèmes abordés dans le film:

  • bien éduquer cet être étrange, l’ignorer voir le tuer
  • répartition des taches dans le couple
  • besoin de faire une tache ayant une réalisation pour ne pas sombrer dans l’abattement dû à la répétition des taches

Le film a une esthétique très marquée, avec des maisons uniformes, colorées et aseptisées. Il y a également une caricature de ciel bleu avec des petits nuages, qui deviennent oppressants par leur invariabilité. Malgré une fin très belle, je n’ai pas trop accroché à cette esthétique.

The Vigil

Un film d’horreur assez classique dans son propos: quelqu’un doit veiller sur un corps pendant une nuit. Il est cependant très bien réalisé et les moments de frissons et de détentes alternent avec beaucoup de fluidité. La fin est cependant un peu deçà du reste film.

Sea Fever

C’est un film que j’ai beaucoup apprécié. On y suit une doctorante qui embarque dans un bateau de pêche pour une mission d’observation. C’est un mix entre un huis clos et attaque de monstre inconnu. La scientifique et l'équipage du bateau vont rencontrer une entité dangereuse et tenter de comprendre son fonctionnement.

Point bonus: questionnement sur la propagation d’une menace et le besoin de quarantaine/protection.

Saint Maud

C’est le film qui a remporté le plus de prix du festival. Il est superbement réalisé et les actrices sont impressionnantes dans ce qu’elles proposent. L’histoire de la garde-malade ayant une nouvelle foi pour Dieu est assez prenante. On se laisse porter pour découvrir les particularités de chaque personnage. Les thèmes de foi, croyance en dieu, fin de vie et même vie sexuelle/prostitutions sont très bien amenés. Le film tient très bien son rythme du début à la fin.

Répertoire des villes disparues

Un film québecois assez surprenant. On suit l’histoire d’un petit village, mais ici point de zombie ou de malédiction. C’est tout d’abord contre l’isolement, la tristesse et la dépression que ce village lutte. Il y a bien quelques rebondissements se rapprochant de l’horreur, mais il n’y a aucune intention de faire peur. Ce film se rapproche plus d’une description de la vie de quelques personnages dans ce village isolé.

Malgré l’originalité de ce synopsis, le film a eu un peu de mal à me tenir en éveille.

1BR: The Apartment

J’ai beaucoup apprécié ce film lors du visionnage. En écrivant ces lignes, ce film me laisse un souvenir assez peu marqué. Certes, l’histoire entre huis clos et enrôlement est bien faite, mais au final je n’ai pas l’impression qu’elle ne soulève beaucoup de questions.

The Room

Tout comme Vivarium, il s’agit d’un film ayant un concept original. Un couple achète une maison et y découvre une pièce capable de produire tout ce qu’ils veulent. Bien sûr cela à un prix, tout ce qui est créé n’existe que dans la maison. Tout dégénère quand le couple souhaite avoir un enfant.

Les thèmes abordés sont similaires à Vivarium:

  • bien éduquer cet être étrange, l’ignorer voir le tuer
  • répartition des taches dans le couple
  • qu’est ce qui est souhaité
  • besoin de faire une tache ayant une réalisation pour ne pas sombrer dans l’abattement dû à la répétition des taches

Je trouve cependant la réalisation et le rythme de the room beaucoup plus accrochant. Le film ne parle pas de lenteur ni d’attente ce qui se ressent dans l’intrigue qui est plus dense.

Pour ce qui est de la programmation en hors-compétition, il y avait:

Jumbo

J’ai beaucoup aimé ce film qui n’est pas vraiment du genre fantastique. C’est une histoire se déroulant en Belgique autour de Jeanne, une femme timide travaillant dans un parc d’attraction. Alors qu’aucune personne n’arrive à trouver sa place dans son cœur, Jeanne développe d’étranges sentiments envers Jumbo, l’attraction phare du parc. L’histoire raconte cette découverte ainsi que les réactions de l’entourage. Ce film est très beau et le parallèle avec l’acceptation de l’homosexualité et la transsexualité est évident. C’est un excellent premier long métrage de la réalisatrice Zoé Wittock.

Warning: Do Not Play

Il s’agit d’un film d’horreur épouvante Coréen assez classique. Je trouve cependant que le film se perd un peu dans les mises en abyme qui n’ajoute que peu d’intérêt.

Rabid

On suit une couturière acharnée au travail, mais qui est défigurée lors d’un accident de moto. Elle perd alors son travail et a recours au service de transhumaniste pour opérer son visage gratuitement. La chirurgie est un succès, mais il y a des effets secondaires. Je m’arrête là pour ne pas spoil.

On retrouve plusieurs thèmes dans le film:

  • l’oppression du capitalisme hautement concurrentiel qui oblige l’héroïne à supporter un travail harassant.
  • l’oppression du patriarcat avec la nécessité de trouver un partenaire pour être normale.
  • le culte de l’image et de la représentation (haute couture et chirurgie esthétique).
  • un peu de véganisme.

Ces thèmes restent cependant en filigranes et le film reste assez léger à regarder. Il a aussi un petit coté gore assumé avec des gerbes de sang et de jolies effets.

La dernière vie de Simon

Tout comme Jumbo, La dernière vie de Simon n’est pas un film d’horreur bien qu’il se rapproche un peu plus du fantastique. On suit les aventures de Simon qui a une capacité très spéciale: il est capable de se métamorphoser en n’importe quelle personne qu’il aurait touché. Le film est très touchant, car il fait vivre la vie de Simon sans s’embêter en explication scientifique forcément bancale. On suit donc Simon dans différente phase de sa vie.

C’est un des très gros coup de cœur du festival pour moi.

I see you

Dans ce film, on suit un couple, psychiatre/policier, proche de la rupture. Tout cela est compliqué par le meurtre d’un enfant. C’est le genre de film reposant sur un twist, que je ne vais pas expliquer. Il est assez bien réalisé, mais je trouvais un peu long dans l’avancement de l’histoire.

Alien Crystal Palace

C’est un film d’Arielle Dombasle. Je ne m'étendrais pas dessus. Points positifs:

  • des policiers en cuir et lampe petzel
  • Arielle Dombasle nue

Points négatifs:

  • Pas de scénario
  • Absolument aucun enjeu
  • Arielle Dombasle nue

Satanic Panic

C’est un excellent premier long métrage de Chelsea Stardust. Une livreuse de pizza à court d’argent doit se battre pour sa vie – et son pourboire – quand sa dernière commande de la journée la propulse dans les griffes d’une secte sataniste de la haute société à la recherche d’une vierge à sacrifier… Les situations sont posées assez rapidement sans s'éterniser sur leur découverte par les personnages. Le film ne se prend pas au sérieux mais fait les choses très proprement.

Aquaslash

L’image parle d’elle-même et représente bien le film. Une bande de lycéens fête la fin de l’année dans un parc aquatique. Il y a plein de personnes en maillot de bain, des intrigues sur qui couche avec qui et des accidents de toboggan. Pas vraiment de grosse surprise, mais toujours plaisant.

Une fille… pour le Diable

Un prêtre démonique joué par Chritopher Lee est l’assurance d’un film plaisant. Il aura face à lui un écrivain vénal spécialisé dans le diabolique. Le début est assez classique, mais la fin du film penche plus vers le nanard. On retiendra une représentation du christ en carton pâte jambe écarté sur une croix inversée, du plus bel effet.

La momie sanglante

Ce film a principalement été pensé pour montrer en gros plans les seins de l’actrice avec sa parure égyptienne. Le reste de l’histoire, basé sur une possible résurrection, est assez convenu.

Dans les griffes du cinéma français:

La horde

Un film de zombie Français avec du budget sur un fond de règlement de compte entre policiers et trafiquants de drogue. Ce film a été une grosse déception pour moi. Les clichés sur les policiers blancs contre des trafiquants noirs qui ont fait fuir toute leur barre d’immeuble fusent durant tout le film. Mention spéciale pour le héros qui doit avoir très mal à la gorge à se forcer à parler avec une voie si grave. On a aussi droit à un vieux raciste, ancien de l’armé et misogyne pour faire des blagues sur la situation. Au final, ce film est parfois drôle, mais souvent gênant par son esprit trop premier degré.

Les particules

C’est plus un documentaire qu’une fiction. On suit une bande de lycéen à la frontière suisse, proche du LHC. On y découvre leur routine souvent très lente, leur groupe de musique, leur découverte de la drogue et leur amourette. Ce film tourne aussi autours des hallucinations du héros, qui restent cependant peu présentes dans le film. Bien que le film soit assez lent, je retiendrais surtout la musique et certains délires graphiques, qui retranscrivent bien le combo jeunesse/drogue.